New Year’s greetings to the Armed Forces from Air Base 118 in Mont-de-Marsan
New Year’s greetings to the Armed Forces from Air Base 118 in Mont-de-Marsan
New Year’s greetings to the Armed Forces from Air Base 118 in Mont-de-Marsan
SUMMARY
President Macron takes stock of the past year, pays tribute to the efforts and sacrifices of French service members around the world, and identifies some key aspects of the moment, sketching out the future of the French armed forces.
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Release date: January 20, 2023
Tag(s): Defense & security, Diplomacy, Europe, President
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Release date: January 20, 2023
Tag(s): Defense & security, Diplomacy, Europe, President
Transcript and English translation
Mont-de-Marsan,
vendredi 20 janvier 2023
Monsieur le ministre de l’Intérieur et des Outremers
Monsieur le ministre des armées
Madame la ministre déléguée, chère Geneviève Darrieussecq
Mesdames et monsieur les secrétaires d’Etat
Monsieur le président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat
Monsieur le président de la commission de la défense de l’assemblée nationale
Mesdames et messieurs les sénateurs
Mesdames et messieurs les députés
Madame et monsieur les députés européens
Mesdames et messieurs les élus
Madame la préfète de région
Madame la préfète
Monsieur le chef d’état-major des armées
Monsieur le délégué général pour l’armement
Monsieur le secrétaire général pour l’administration
Messieurs les chefs d’états-majors d’armées
Monsieur le directeur général de la gendarmerie nationale
Mesdames et messieurs les officiers généraux
Mon colonel,
Officiers, sous-officiers, officiers mariniers, soldats, marins, aviateurs et personnels civils des Forces armées,
Mesdames et Messieurs.
L’usage désormais bien installé me conduit chaque début d’année, et malgré tous les épisodes et toutes les crises, à consacrer un temps à nos Forces armées. Je me réjouis que ce rendez-vous se tienne cette année, dans cette imposante base aérienne de Mont-de-Marsan. C’est, comme souvent dans ces exercices, l’occasion de dresser un bilan de l’année écoulée, de rendre hommage aux efforts et aux sacrifices de nos militaires avant de tracer les contours de l’année qui s’ouvre, en dégageant quelques lignes de forces du moment.
Ces rencontres périodiques me permettent de vous dire aussi combien la Nation vous fait confiance. Combien nous sommes reconnaissants de votre abnégation, de l’engagement de celles et ceux qui vous soutiennent, de la vaillance dont font preuve nos blessés et de l’énergie de ceux qui les soignent comme de la résistance et de l’attachement de vos familles. C’est pour moi toujours aussi, l’occasion d’un moment à vos côtés, derrière le formalisme du cérémonial militaire. Mais aujourd’hui est sans doute une occasion un peu particulière car c’est aussi d’avenir que je suis venu vous parler. De l’avenir de nos armées.
Il y a deux mois à Toulon, j’avais présenté la vision que portait la Revue nationale stratégique pour notre pays. À présent, je souhaite évoquer devant vous, la manière dont cette vision doit prendre corps, à travers la loi de programmation militaire, dont le projet sera soumis prochainement à la représentation nationale. Et à titre liminaire, je voudrais ici remarquer devant vous combien l’exercice qui a été conduit est exceptionnel. Exceptionnel d’abord, parce qu’il fait suite, pour la première fois depuis des décennies, à la parfaite exécution de la loi précédente et ce, grâce à l’engagement de l’ensemble des ministères et de nos parlementaires, et je les en remercie. Exceptionnelle ensuite par la profondeur du travail de réflexion qui a mobilisé bien des énergies et des intelligences et qui a été conduit par vous, toutes et tous, j’y reviendrai.
Mais mon propos aujourd’hui s’adresse autant à vous qu’à la Nation toute entière. D’abord parce que la loi de programmation militaire traduit les efforts du pays en faveur de ses armées. Et ces efforts serot, dans les années qui viennent, à proportion des dangers, c’est-à-dire considérables, surtout parce que cet exercice de la loi de programmation comporte, dans ses instruments et dans son architecture même, l’exigence d’une mobilisation de tous.
En effet, la loi de programmation constitue le chemin collectif sur lequel nous allons nous engager. C’est le geste stratégique par excellence, celui qui, fondé sur l’analyse de nos forces, de nos spécificités, des menaces et des vulnérabilités, incarne des choix qui nous obligent pour des décennies. Ce qui a présidé aux premières d’entre elles au début de notre République après d’étranges défaites et des revers inattendus, ce qui a nourri leur déploiement, leur révision, leur parti pris, c’est une idée simple : ne jamais être en retard d’une guerre, ne pas chercher à gagner intellectuellement le conflit précédent, mais permettre au pays d’être prêt pour celui qui peut venir. Nous devons donc avoir une guerre d’avance. Nous revenons là à cet impératif : cette loi de programmation militaire devra donc tirer les conclusions de ce que notre époque porte en germe, avec naturellement cette part de ruse de l’histoire qu’on ne peut prédire. Et je souhaite ici conforter l’assurance de chacun, de nos forces, de tout un peuple, que face aux métamorphoses de la guerre, la France dispose et disposera d’armées prêtes aux périls du siècle.
En effet, comme la Revue nationale stratégique le détaillait, les menaces sont multiples et s’agrègent plutôt qu’elles ne se succèdent. D’une part, des conflits de haute intensité en Europe, un raidissement des volontés de puissance sur fond de crise du multilatéralisme. Il n’y a plus de dividendes de la paix du fait de l’agression lancée par la Russie contre l’Ukraine. Et ce sont devant nous les frais brutaux de la violence de l’époque. En Europe, en Asie et dans l’Indopacifique, l’ordre international cède à un état de nature entre les Nations telles que nous n’en avions pas vu depuis des décennies. La Méditerranée orientale, les détroits de l’océan Indien, la mer de Chine méridionale ou les abords de Taïwan, parmi d’autres. Ce sont des lieux de régulières tensions. Nos Outremers sont, dans ce contexte, de plus en plus exposés. Et le conflit porte désormais dans tous les espaces, dans tous les domaines, y compris Internet, les réseaux sociaux et le champ impalpable de l’information. D’autre part, le surgissement de menaces nouvelles advient et lesquelles sont liées aux mutations globales, climatiques, énergétiques, technologiques, avec des risques de déstabilisation que ces bascules peuvent faire naître. Enfin persévèrent les risques à bas bruit, anciens, ceux des attaques terroristes et de la violence djihadiste qui, bien que résorbées, n’ont pas disparu.
Ce qui caractérise notre décennie, c’est donc cette accumulation des menaces dans tous les ordres et dans toutes les géographies. Comme une forme d’anthologie des risques de guerre qui ont tenté nombre de générations avant nous. Impérialisme débridé, prolifération nucléaire, violence terroriste. Des guerres très vieilles, d’autres plus inédites, mais qui toutes s’additionnent et peuvent se nourrir l’une l’autre.
Ces formes de conflit prennent toutefois un nouveau visage qui oscille souvent entre la sophistication et la simplicité brutale. Sophistication avec une course technologique, du cyber au quantique, en passant demain par l’intelligence artificielle. Et brutalité presque nue, en Ukraine notamment, avec un retour de scènes que nous croyions appartenir à l’imagerie de Verdun ou de la Somme. Le réarmement mondial se fait donc aux deux bouts d’un spectre polarisé. Entre la technologie de pointe et le rudimentaire, qui peuvent malmener une armée puissante et bien équipée, mais vulnérable en haut et en bas de son champ d’action. L’un des pièges serait de s’épuiser en ne cherchant que le raffinement technologique, l’autre serait de ne pas investir ces nouveaux moyens. Ces nouveaux conflits, malgré l’excellence de notre renseignement, sont plus diffus, travaillent sourdement un ordre international déjà fragilisé. La violence du monde a en effet conservé sa part de surprise. Et de même, les opérations de demain ne seront pas la répétition grandeur nature d’exercices travaillés en chambre.
Il nous faut donc privilégier la rapidité d’action, la montée en puissance rapide à la pureté intellectuelle d’un modèle abstrait, car nous ne choisirons pas les conflits que nous aurons à affronter. Et puis, ce qui caractérise les nouveaux conflits de notre siècle est sans doute le brouillage entre une conflictualité ouverte, explicite et une malveillance répétée, systémique, pernicieuse. La guerre ne se déclare plus, elle se mène à bas bruit, insidieusement, elle est hybride. Le ciblage d’infrastructures d’intérêt national mais civil est notre lot commun, je pense entre autres aux cyberattaques. Et puisque nos armées sont faites de femmes et d’hommes qui vivent dans une société elle-même en évolution, il nous faut en tirer toutes les conclusions et veiller à une vigilance, une mobilisation permanente et une capacité à résister dans l’intimité de notre société.
Enfin, n’oublions jamais que notre Nation est un archipel. Et si la sécurité du territoire métropolitain est là assurée par vous toutes et tous, nos Outremers ne doivent jamais quitter notre regard et notre présence. Et la marche du monde met nombre de ces territoires, en particulier dans le Pacifique et l’océan Indien, aux premières loges des possibles confrontations de demain.
De ce tableau des périls, il est logique d’en déduire les risques et d’en décliner des pistes d’action. Il nous faut prévoir et anticiper, se préparer au monde qui vient, même si les habitudes, les équipements connus, les schémas doivent parfois en être bousculés. Intégrer l’ère du drone, investir dans le quantique, ne pas croire seulement en l’intelligence même si elle reste et restera essentielle. Mais la compléter, la décupler par l’intelligence artificielle. Enfin, conforter une Nation d’âme vive pour disposer de toute la force morale nécessaire.
La loi de programmation militaire 2019-2025 avait une vocation claire : réparer nos armées, leur redonner le souffle, les moyens, sortir de la logique de pénurie et retrouver des leviers d’action. Grâce à votre travail collectif et la vigilance de vos chefs, cette entreprise progresse et grâce aussi au fait que tous ces engagements ont été respectés à l’euro. Mais ce travail doit se poursuivre. J’ai pu me rendre compte au gré de mes nombreux déplacements dans les forces de la différence que ce travail de fond a pu faire et créer, concrètement et moralement aussi.
Cet effort de remontée de nos armées, le nouveau projet de loi de programmation militaire entend le poursuivre et l’amplifier. Et au fond, après avoir réparé les armées, nous allons les transformer. Il faut gagner le temps qui nous sépare du conflit de demain. Oui, la Nation se doit de transformer ses armées en conservant naturellement ses invariants stratégiques, en s’appuyant sur l’excellence de ses militaires et leur dévouement. Mais il nous faut aussi, en tant que Nation, nous transformer nous-mêmes, être prêts à des guerres plus brutales, plus nombreuses et ambiguës à la fois, comme je viens de l’évoquer.
C’est cette haute ambition que porte la loi de programmation militaire. Pour y répondre, il faut de grands moyens. Alors que la loi de programmation militaire 2019-2024 représentait un effort de 295 milliards d’euros, je peux vous le dire à présent, je solliciterai de la représentation nationale, que nous puissions consacrer, sur la période 2024-2030, un effort budgétaire de 400 milliards d’euros, ce qui permettra de couvrir un total de 413 milliards d’euros de besoins militaires afin de renouveler ainsi ce précieux outil militaire qui sert notre liberté, notre sécurité, notre prospérité et notre place dans le monde.
Au total, ces deux lois de programmation militaire auront donc conduit à un doublement des budgets de nos armées. Je le dis avec gravité, ce sont des moyens considérables qui amplifient un effort de défense dont la dynamique est sans précédent depuis cinq décennies. Ces ressources exceptionnelles dictent évidemment une grande exigence. C’est le prix de la sécurité de nos enfants, c’est le montant de notre rang à tenir, de nos valeurs à défendre, d’un long récit, de gloire et de liberté dont il nous faut écrire les prochains chapitres. Nous devons franchir cette étape essentielle afin de bâtir nos armées de demain, même si ce n’est qu’une étape.
Car ces 413 milliards ne permettent pas de dessiner à eux seuls le nouveau visage de nos armées pour le siècle qui commence. Mais ils amorcent un investissement inédit, un changement profond qui sera ensuite irréversible. Nous ne devons pas faire pour autant pareil avec plus, nous devons faire mieux et différemment. Car le monde ne nous attend pas, car les rivalités aiguisent les appétits et les stratégies, car nous devons tenir notre rang.
Nos défis pour demain, c’est d’abord de continuer à défendre des intérêts qui ne varient pas, c’est-à-dire la défense du territoire national et en particulier de nos Outre-mer, de nos concitoyens ; c’est la sûreté de notre voisinage proche, de la Méditerranée aux Balkans, du Proche et Moyen-Orient jusqu’à l’Afrique, et la lutte contre le dérèglement climatique, toujours et encore bien entendu.
Ce sont ensuite l’adaptation aux exigences contemporaines d’une dissuasion nucléaire robuste et crédible, la défense de nos intérêts dans tous les lieux d’expression des nouvelles formes de conflictualité, de non-respect du droit, là où se développent, parfois insidieusement, de nouvelles façons de remettre en cause un avenir pour chacun, qui soit libre, sûr, durable.
C’est penser autrement nos partenariats, nos alliances, tout en demeurant un leader en Europe et un allié fiable à l’OTAN. C’est mieux capitaliser sur la relation exceptionnelle bâtie avec des pays comme la Grèce, l’Égypte, les Émirats arabes unis ou l’Inde.
C’est continuer à approfondir des partenariats structurants, comme ceux que nous avons avec l’Allemagne, et j’aurai l’occasion dimanche avec le Chancelier Scholz pour notre traditionnel Conseil franco-allemand de défense et de sécurité de le décliner à nouveau ainsi qu’avec le Royaume-Uni ; nous tiendrons avec le Premier ministre SUNAK notre sommet bilatéral dans quelques semaines ; avec l’Italie ou l’Espagne, avec qui nous venons de signer un traité de coopération et d’amitié renouvelant le cadre de nos relations de défense qui datait des années 80.
Enfin, c’est assurer, si les circonstances l’imposaient, que la France serait capable de construire et de commander une coalition de premier rang, avec ses partenaires, pour défendre les intérêts de l’Europe ou de ses alliés. C’est une responsabilité qu’elle seule en Europe continentale serait capable d’assumer et nous devons en avoir les moyens. C’est pourquoi, sur ma demande, le CEMA m’a proposé une évolution de notre modèle d’armée qui privilégie la cohérence sur la masse, la réactivité sans sacrifier l’endurance.
Cela signifie, en premier lieu, de consolider notre cœur de souveraineté, là où le modèle de la précédente loi de programmation militaire mettait plutôt l’accent sur la capacité expéditionnaire et la lutte contre le terrorisme. C’est donc d’abord renforcer notre dissuasion en nous donnant tous les moyens d’assurer sa robustesse, sa fiabilité, sa modernisation dans des conditions particulières et évolutives du monde d’aujourd’hui. La dissuasion est un élément qui fait de la France un pays différent en Europe. Nous mesurons à nouveau, en analysant la guerre en Ukraine, son importance vitale. Elle mérite les efforts considérables que nous lui consacrons, au plan technologique et par l’exigence qu’elle suppose, elle tire vers le haut toutes nos armées. Au moment où la dissuasion peut-être n’a jamais paru si nécessaire, il nous faut la défendre avec force et cela signifie aussi mieux la faire comprendre à ceux qu’elle interroge.
Le cœur de souveraineté, c’est aussi le renforcement des postures permanentes. Cela suppose des capacités accrues de renseignement qui nous permettent d’anticiper les crises ou les menaces. J’ai constamment insisté sur la nécessité pour la France d’avoir un renseignement en propre, permettant notre autonomie de décisions et d’actions. C’est ce qui nous a permis, entre autres, ces dernières années, l’opération Hamilton en 2018. Cette loi de programmation militaire à venir, augmentera massivement les crédits de renseignement de près de 60 % au total, avec, entre autres le doublement du budget de la DRM et de la DRSD, capacité accrue aussi de surveillance, avec des drones notamment, et des moyens d’action dans nos espaces de souveraineté, des moyens d’intervention en particulier dans nos DROM et COM, ou des capacités apportant une première réaction locale doivent pouvoir être complétées par la projection de renforts conséquents.
C’est entretenir l’appui mutuel entre les armées et les forces de sécurité intérieure et forces de sécurité civile pour toujours mieux répondre aux crises, sanitaires ou climatiques, par exemple. Mais la souveraineté, c’est aussi la capacité de résistance, notre résilience et d’abord la résilience cyber. Je souhaite que nous puissions doubler notre capacité de traitement des attaques cyber majeures. Face aussi à toutes les menaces qui peuvent toucher notre société et la déstabilisation que celles-ci pourraient engendrer, la résilience plus générale de notre société, ses forces morales déjà évoquées, la capacité de mobilisation de notre nation face à l’inattendu, comme elle a su le faire durant la pandémie, est essentielle. Je souhaite pour cela doubler à terme la réserve opérationnelle qui permettra de renforcer notre armée d’active et la montée en puissance d’unités nouvelles de réservistes comme des unités territoriales et des flottilles côtières. À cet égard aussi, le Service National Universel nous permettra de disposer d’une jeunesse parée à tous les périls et j’aurai l’occasion d’y revenir dans les semaines à venir.
La transformation en second lieu, c’est être capable de passer d’un modèle fait pour assurer des opérations dans des milieux ou notre liberté d’action était forte, à une capacité d’évolution dans des environnements contestés, face à des adversaires aguerris, technologiquement redoutables sur tout le spectre de la conflictualité. C’est ce que j’appelle le pivot vers la haute intensité. Nous devons être capables d’agir plus vite, d’être plus réactifs : en renforçant l’échelon en national d’urgence et disposer ainsi de moyens nécessaires pour une intervention sous court préavis même loin de la métropole. Et pour cela, tout en augmentant ces capacités et cette réactivité, d’augmenter aussi nos capacités à durer et résister à des efforts et des effets d’usure. Il faut pour cela rehausser résolument la préparation opérationnelle, renforcer la disponibilité des matériels, adapter nos stades d’alerte à l’intensité de la menace, penser et construire en conséquence nos stocks de munitions, notre logistique, notre soutien. Nous y parviendrons d’autant mieux que nous serons capables de gérer les crises autrement en maîtrisant l’empreinte et la durée de nos opérations lointaines. Et à cet égard aussi, en renforçant nos forces spéciales et en leur apportant l’équipement qu’elles méritent, c’est-à-dire le meilleur, le plus adapté et évidemment, celui qui tire toutes les conséquences des technologies les plus avancées. Mais face à des adversaires plus forts, nous devrons agir plus fort aussi pour obtenir rapidement des effets militaires décisifs. Cela implique de durcir notre outil. Nous passerons ainsi au tout Rafale et maintiendrons cet avion d’exception au meilleur niveau mondial, nous poursuivrons résolument la modernisation de nos forces terrestres par une numérisation accélérée du champ de bataille et une contribution particulière dans les nouveaux combats cybers, nous augmenterons la puissance et la protection de nos frégates et bien sûr, nous développerons le porte-avions de nouvelle génération, nous devrons également innover en développant des munitions guidées à distance, en élargissant l’usage des drones par un doublement à cet égard de nos investissements. En investissant le quantique, l’intelligence artificielle qui aideront aussi à assurer notre cybersécurité et amélioreront nos moyens de renseignement. Si l’on durcit l’outil, et je viens ici simplement de donner quelques exemples. Le ministre des Armées aura l’occasion, dans les jours prochains et les semaines à venir de détailler tout cela.
Il faudra durcir aussi les soutiens opérationnels. Les éléments d’environnement de nos forces. Il nous faudra notamment améliorer l’équilibre entre équipement, maintenance, munition, activité opérationnelle et cohérence logistique, affermir nos services de soutien qui ont dans le passé parfois trop servi de variable d’ajustement, renforcer nos services de santé. Cela nécessitera un vaste effort de consolidation qui a été pleinement intégré au format prévu et au contrat qui sont ainsi déclinés.
Nous nous mettrons en mesure aussi de combiner les effets militaires grâce à la numérisation du champ de bataille, et je pense notamment aux capacités de combat collaboratif, comme le système terrestre SCORPION et demain entre autres le Système de Combat Aérien du Futur, le SCAF que nous lançons avec l’Allemagne et l’Espagne. Nous renforcerons nos capacités dans des domaines à forte valeur ajoutée opérationnelles, la défense solaire car même avec la dissuasion, notre territoire national n’est pas à l’abri de frappes isolées, du fait par exemple de perturbateurs, en particulier non étatiques. C’est pourquoi nous augmenterons nos capacités dans toutes les couches de la défense aérienne d’au moins 50 %, y compris évidemment dans la lutte anti-drone. La frappe de longue portée, la suppression des défenses aériennes adverses et bien sûr la lutte anti-sous-marine feront partie de ces priorités et de ce renforcement. Le troisième pivot de la transformation concerne les espaces communs. Ce n’est pas forcément par le choc et par le feu que nous serons testés ou contestés demain. Nos adversaires pourront vouloir utiliser toute la gamme des actions ambiguës, directes et indirectes, des ingérences, des actions non revendiquées, peut-être aussi du fait accompli, de l’intimidation, des manœuvres malveillantes faites pour entraver, contraindre, piéger, aveugler peut-être, sans toujours confronter. Il faut être en mesure de répondre à cette pluralité d’actions aux marges des territoires, aux marges du droit. Et donc il nous faudra anticiper par la détection des signaux faibles, en adoptant une approche décloisonnée et proactive, de l’influence à l’action directe par un effort dans les champs militaires, mais aussi informationnel, numérique, culturel, économique et industriel. Un effort dont les armées portent une part importante sans en détenir le monopole.
Pour cela, nous renforcerons notre capacité à surveiller et à réagir, mais aussi à prendre l’initiative, à passer de clairs messages stratégiques dans l’espace exoatmosphérique, dans l’espace numérique et dans les espaces maritimes. Nous poursuivrons ainsi la montée en puissance de nos capacités spatiales, en nous appuyant bien davantage sur les services du New Space, surveillance, communication, protection, dorénavant encore davantage, seront les missions clés que nous développerons pour faire de la France une puissance spatiale. Nous développerons encore nos moyens d’action dans l’espace digital, en nous donnant des moyens d’attirer les talents civils comme militaires, en nous tenant à la pointe de l’innovation dans ce champ, l’un des plus importants pour l’avenir.
Dans l’espace maritime enfin, il nous faut disposer des capacités navales à la hauteur des atouts maritimes de notre pays. La France possède la deuxième zone économique exclusive du monde grâce à nos Outre-mer. C’est un immense atout, c’est aussi une immense responsabilité, y compris à l’échelle des enjeux environnementaux, climatiques, de la protection de certaines infrastructures et de nos territoires. Je souhaite aussi que nous puissions acquérir une capacité de maîtrise des fonds marins jusqu’à une profondeur de 6 000 mètres pour des raisons militaires, mais aussi au titre de la protection de nos infrastructures sous-marines critiques. Je souhaite également que nos forces armées soient davantage et mieux présentes dans nos Outre-mer et que ces derniers figurent une constellation stratégique à la fois tête de pont relais et point de veille de nos intérêts dans le monde. Je présenterai prochainement le déploiement concret et opérationnel de cette stratégie ultramarine. Enfin, connectant tout cela, nous devrons refondre le commandement interarmées des opérations, notamment pour mieux lutter contre les stratégies hybrides.
Le dernier pivot de la transformation que je souhaite évoquer devant vous concerne le partenariat international. Ces partenariats ne peuvent s’envisager d’abord que dans le cadre de notre Europe. Notre sécurité dépend de celle de nos voisins, de nos partenaires avec qui nous partageons des valeurs et des intérêts.
Ce qui nous lie, ce ne sont pas seulement des traités, mais aussi une certaine idée du monde, à la fois pour défendre le territoire du continent et pour porter ailleurs ce qui nous meut à 27. Il faudra accentuer l’interopérabilité et bien sûr la culture stratégique commune.
Ces dernières années, nous avons immensément progressé dans ce domaine : de la constitution d’un Fonds européen de défense aux coopérations structurées, à l’initiative européenne d’intervention, jusqu’à des opérations inédites comme Takuba, y compris aussi à travers des partenariats bilatéraux ô combien révolutionnaires comme CaMo avec la Belgique. C’est cela qu’il nous faudra poursuivre. Notre pays sera en mesure d’assurer toutes ses responsabilités en Europe et au-delà. Si demain tel grand partenaire doit regarder ailleurs, nous devrons être en mesure d’agir avec les Européens à l’intérieur de l’OTAN ou en dehors de l’Alliance et, si nécessaire, d’assurer les capacités de commandement qui permettront de mener ensemble une opération d’ampleur. Pour nous, cela impliquera de pouvoir déployer une capacité interarmées représentant jusqu’à 20?000 hommes. Cela vous donne la mesure des défis et de l’ambition qui est la nôtre.
Ce sont aussi nos autres partenariats que nous devrons renouveler. Je parlerai d’ailleurs prochainement de ce qui nous lie à l’Afrique. Mais nous ferons vivre et densifier les partenaires exceptionnels que nous avons déjà conduits et que j’ai cités tout à l’heure en exemple. Avec eux, je l’espère, d’autres viendront, comme entre autres l’Indonésie, et il faudra explorer comment développer de nouvelles coopérations capacitaires, de nouvelles interdépendances, de nouvelles formes d’entraînement et d’action communes. C’est un atout extraordinaire que je souhaite développer. Il a tout son sens pour des pays qui, comme le nôtre, ne souhaitent pas à l’avenir être prisonniers de grandes rivalités entre tiers.
Vous l’aurez compris, c’est donc un programme entier de transformation, qui est ici proposé. Ainsi, cette loi de programmation militaire va permettre à la France de devenir un pays plus solide encore sur la défense de sa souveraineté, plus capable d’agir dans les espaces communs, appuyé sur des partenariats historiques mais aussi renouvelés, et ayant la capacité d’entraîner ses alliés si besoin, dans une opération de grande envergure et d’exercer son influence. En somme, un pays plus souverain, entreprenant, agile et apte à prendre l’initiative.
Cette mise à jour stratégique doit nous permettre d’accorder les idées et les budgets aux périls et aux menaces. C’est au terme de cet effort seulement que la France pourra pleinement, et avec confiance, assurer le libre exercice de sa vocation et de son héritage. Cette haute ambition s’accompagne donc d’une exigence qui ne l’est pas moins, exigence dans le cadrage de ces moyens d’abord. Il n’y a dans ce projet ni luxe, ni aise, ni confort. Il n’y a que le nécessaire. À l’heure où chaque euro du contribuable français doit être épargné, il a fallu trouver le meilleur compromis entre une défense à la hauteur de nos ambitions et le principe essentiel de sobriété. Je crois que nous y sommes parvenus.
Cela n’est pas allé sans travail pour les armées, je le sais et j’ai pu le mesurer. Il y a eu des choix à faire forcément, des cibles à adapter, des modernisations à échelonner. Il y a surtout des attentes importantes. Elles s’adressent aux armées, à la DGA, qui devront s’organiser pour raccourcir les cycles d’acquisition, accélérer l’expression du besoin, réduire drastiquement les contraintes normatives, développer l’innovation d’usage, celle des vrais utilisateurs et je sais combien vous y êtes attachés ici, toutes et tous, comme une fois encore nos amis ukrainiens d’ailleurs nous donnent un si bel exemple. Nous pouvons faire beaucoup plus vite, beaucoup mieux, parfois à moindre coût, si nous savons ensemble rapprocher celles et ceux qui utilisent et qui innovent.
Ces attentes portent aussi, bien sûr, vers les industriels de défense qui jouent un rôle si important, et je souhaite les en remercier ce matin, car ils sont une composante clé de notre souveraineté. Et je le dis clairement, aux efforts de l’État, de toute la Nation, doit répondre une exigence d’efficacité et de disponibilité. Il faudra apprendre collectivement à assumer une mutation perpétuelle. Faire autrement, raccourcir drastiquement les cycles de production, ne pas céder à la sur-sophistication comme dans d’autres secteurs technologiques, adapter plus vite nos équipements, nos cycles de production aux besoins de nos partenaires, aux exigences d’un conflit. Et ce, dans la durée.
Je souhaite également diminuer les coûts d’acquisition et de maintien en condition opérationnelle par un effort combiné Etat-industrie. J’ai parlé en juillet dernier d’une économie de guerre. Voilà notre horizon collectif. Mais une économie de guerre sous tendue par un tel investissement de la Nation, ce n’est pas en quelque sorte l’urgence perpétuelle qui nous ferait dépenser mal, c’est bâtir les conditions d’une souveraineté durable où l’on dépense mieux car l’expression des besoins est plus claire, l’engagement d’adaptabilité, plus constant, les coûts, mieux maîtrisés. Nous donnons de la visibilité au-delà même d’une décennie.
Face à cela, il faut de la sincérité et de l’exigence. La deuxième exigence, après celle que je viens d’évoquer à l’instant sur les moyens, c’est de continuer d’investir résolument dans notre richesse humaine : nos soldats, marins et aviateurs, personnels civils et militaires de la défense, pour assurer le développement et le maintien des compétences, avec comme priorité absolue la fidélisation qui est un sujet ô combien majeur. Ce n’est pas qu’une question de rémunération ou de pension, même si j’y suis vigilant.
La fidélisation passe aussi par le sens donné à l’activité de chaque jour, par la disponibilité des matériels, la variété des missions, la cohésion au sein des unités. Et je salue l’investissement des chefs d’état-major d’armée qui apportent la plus grande attention à ces conditions essentielles au moral dans nos unités. La fidélisation repose aussi sur les efforts consacrés à atténuer les contraintes imposées à vos proches, et je compte beaucoup sur le second temps du plan famille, tout comme demeure essentiel pour moi enfin, le plan blessé, comme je l’ai dit avec force le 13 juillet dernier devant beaucoup d’entre vous et je remercie le ministre et la secrétaire d’Etat d’y veiller.
Dernière exigence, enfin, évidemment, c’est celle de l’exécution. Notre plus grand risque face à un monde si incertain, était de ne pas nous donner les moyens de notre ambition. Ce risque, vous le voyez, est écarté. Mais nous devons maintenant, de manière concrète, créer les conditions pour avoir les moyens de nos ambitions, jusqu’aux munitions, aux pièces de rechange, aux éléments les plus concrets, en entraînement comme en opération, pour chacune et chacun d’entre nous. L’exécution sera le cœur des prochains mois et de notre obsession.
Mesdames et Messieurs, je veux ici, en concluant, remercier tous ceux qui ont œuvré à ce travail, il faut le dire, monumental. Remercier évidemment le ministre des Armées, le chef d’état-major des armées, le délégué général de l’armement, l’ensemble des directrices et directeurs du ministère et toutes les équipes. Je sais les centaines d’heures passées pour questionner le modèle, mettre en cause les chiffres, interroger chaque colonne. J’ai moi-même longuement et à de multiples reprises, questionné le ministre et le CEMA et merci à chacune et chacun pour cet énorme travail, mené tambour battant.
J’aimerais également remercier les parlementaires qui ont été impliqués dans la Revue nationale stratégique, qui ont d’ores et déjà été associés par le ministre des Armées aux travaux de réflexion en cours depuis plusieurs mois et qui, demain en commission, mèneront ce travail si précieux pour analyser, débattre et enrichir le texte. Ils pourront le faire avec d’autant plus d’acuité grâce aux initiatives des présidents de chaque commission qui faciliteront la prochaine phase d’élaboration de notre loi de programmation militaire. Le projet de loi qui sera soumis à la représentation nationale est solide. À présent, le courage s’impose, c’est un projet cohérent, robuste, qui tire les leçons du passé et nous positionne pour l’avenir. Un projet de souveraineté nationale.
Cette souveraineté, elle ne serait ni ambitieuse, ni cohérente sans sa dimension européenne, qu’il s’agira de développer fortement s’agissant des capacités militaires, des coopérations d’armement bien sûr, mais plus généralement pour la mise en œuvre des priorités de notre boussole stratégique. Notre souveraineté, elle est aussi énergétique, technologique et industrielle, elle est économique, financière et budgétaire. C’est pourquoi elle supposera, au-delà de cette loi de programmation, une série de lois, d’actions concrètes, de mobilisation de la Nation tout entière. La mobilisation civile est inséparable de l’effort militaire. Là aussi, ce que nous vivons sur le sol européen depuis près d’un an en Ukraine nous l’enseigne.
Enfin, elle comporte une dimension militaire, naturellement que cette loi de programmation doit permettre de forger, de consolider, de garantir. Je compte à présent sur la sagesse de la représentation nationale pour légiférer et parvenir à l’adoption d’ici à l’été d’un texte afin que les objectifs inscrits dans la future loi puissent être pris en compte dans les meilleurs délais, car nous savons qu’il nous faut avancer.
Mais je compte aussi sur vous, soldats, marins, aviateurs, ingénieurs, techniciens, personnels militaires et civils des services, de nos directions et de nos états-majors. Cette loi de programmation militaire est certes un exercice de programmation, mais c’est aussi un art d’exécution, comme je l’évoquais. Vous en serez les bénéficiaires. C’est une responsabilité et je compte sur vous et sur vos chefs pour conduire l’effort de transformation qu’il comporte. Et je sais que je peux compter sur vous pour, toujours dans le même temps, porter haut notre drapeau et obtenir le succès des armes de la France.
Je vous souhaite donc pour 2023, mais aussi pour les années qui suivent, la performance, l’excellence et l’audace afin de réaliser ensemble l’ambition que nous nous donnons.
Mais ce qui la sous-tend, c’est la force d’âme que j’évoquais le 13 juillet dernier, qui est en vous, et que j’ai vu à chaque fois que j’ai pu croiser vos frères d’armes, partant ou revenant d’opérations. Elle est en vous, chaque jour, car c’est la vocation profonde de nos armées et c’est le plus important. Ceci n’est pas un chiffre, ce ne sera jamais un équipement, ni une capacité ; c’est le choix profond, existentiel qui est le vôtre, que vous avez fait en vous engageant pour servir la France dans nos armées. Ce choix, la manière dont vous le portez, vous le vivez, dont vos familles le vivent avec vous est notre plus grande force, de très loin. Et je veux vous le dire aujourd’hui aussi, c’est ma plus grande fierté.
De cela, je vous suis infiniment reconnaissant et n’y cédez jamais rien, jamais. Nous aurons demain une armée qui ne ressemblera pas à celle d’aujourd’hui. Mais ce qui demeurera plein et entier, constant, c’est le respect que nous vous portons, c’est la reconnaissance de la Nation toute entière, c’est la confiance de la Nation. Et je veux ici aujourd’hui vous la témoigner. Je suis fier de vous et reconnaissant pour ce que vous faites.
Vive la République ! Et vive la France !
Mont-de-Marsan, France
Friday, January 20, 2023
Minister of the Interior and Overseas France
Minister for the Armed Forces,
Minister Delegate, dear Geneviève Darrieussecq,
Ministers of State,
Chair of the Foreign Affairs, Defence and Armed Forces Committee of the Senate,
Chair of the Defence Committee of the National Assembly,
Senators,
National Assembly Deputies,
Members of the European Parliament,
Elected representatives,
Regional Prefect,
Prefect,
Armed Forces Chief of Staff,
Delegate-General of Armament,
Secretary-General for Administration,
Chiefs of Staff,
Director-General of the National Gendarmerie,
General officers,
Colonel,
Officers, NCOs, soldiers, sailors, aviators and civilian personnel of the armed forces,
Ladies and gentlemen,
At the beginning of each year, it is an established tradition, whatever the situation or the crises of the day, to dedicate some time to our armed forces. I am pleased to be doing so this year at the imposing Air Force base in Mont-de-Marsan. As is often the case at such events, it is an opportunity to take stock of the past year, to pay tribute to the efforts and sacrifices of our service members around the world, and to sketch out the coming year, identifying various key points.
These regular meetings enable me to say how much trust the Nation places in you, and how grateful we are for your selflessness; the commitment of those who support you; the courage shown by our wounded and the energy of those who care for them; and the resilience and dedication of your families. For me, it is always represents an opportunity to stand by your side, beyond the formality of military ceremonies. But today is no doubt a rather unique occasion, as I am also here to talk to you about the future. The future of our armed forces.
In Toulon, two months ago, I presented the vision for our country set forth in the National Strategic Review. Here in your presence, I would now like to discuss how this vision needs to come to fruition through the Military Programming Bill that will soon be submitted to Parliament. To start with, I would like to highlight how exceptional this exercise was. Firstly because for the first time in decades, the act that came before it was implemented in its entirety, thanks to the efforts of all the ministries and Parliament, and I would like to thank them for that. Secondly, it was exceptional because of the thought process and discussions that went into it, involving the energy and intelligence of many people and you – all of you – were involved in it. I will come back to this.
But my words today are addressed as much to you as to the Nation as a whole. Firstly, because the Military Programming Act represents the country’s efforts in support of its armed forces. And these efforts will be proportionate to the dangers that will arise in the coming years, which means they will be considerable, especially as this Military Programming Act – its instruments and its very architecture – require a unanimous effort.
The Military Programming Act is the collective path we are going to take together. It is the ultimate strategic act, one which – based on an analysis of our forces, our specificities, threats and vulnerabilities – sets forth choices that represent a decades-long commitment. What guided the first of these acts, at the beginning of our Republic, after strange defeats and unexpected mishaps – what guided their deployment, their revision, their choices, was a simple idea: never being a war behind, never seeking to intellectually win the previous conflict, but rather ensuring the country is ready for the one that may come next. We must therefore always be a war ahead. This brings us back to that imperative: this Military Programming Bill must draw on the conclusions that our era has brought us, bearing in mind the surprises of history that cannot be predicted. And I would like today to reassure all of you, our forces, all of our people: that in the face of changing wars, France has and will have armies ready for the century’s perils.
As described by the National Strategic Review, the threats are multiple and overlap, rather than succeed one another. Firstly, there are high-intensity conflicts in Europe, with heightened desires for power playing out against the backdrop of a multilateral system in crisis. There are no more peace dividends due to Russia’s war of aggression against Ukraine. And we are seeing the brutal costs of today’s violence. In Europe, Asia and the Indo-Pacific, the international order is giving way to a state of nature in a form not seen in decades. The Eastern Mediterranean, the straits of the Indian Ocean, the South China Sea and the area around Taiwan, among others, are the theatres of regular tensions. Our overseas communities find themselves increasingly exposed in this situation. And every sphere, including the Internet, social media and the intangible information space, is now subject to conflict. At the same time, global shifts are giving rise to new threats, including threats involving the climate, energy and technology, with the risks of destabilization that such upheavals can bring. Lastly, there are “background” risks, long-standing ones, those of terrorist attacks and jihadist violence which, while diminished, have not disappeared.
What characterizes this decade is this accumulation of threats of all types and in all regions: a sort of anthology of war risks that have tempted many generations before us: unbridled imperialism, nuclear proliferation and terrorist violence. Some wars that are very old, others unprecedented, but they all add up and can feed into one another.
These forms of conflict, however, are taking on a new shape, often veering between sophistication and a brutal simplicity. Sophistication in the form of a technological race that ranges from cyber to quantum computing, with artificial intelligence in the near future. And almost naked brutality, especially in Ukraine, with a repeat of scenes that we thought were consigned to the history books along with Verdun and the Somme. Global rearmament is therefore taking place at both ends of a polarized spectrum. On one side you have cutting-edge technology and on the other, the most rudimentary means – which can pose a major challenge to a powerful, well-equipped army that is vulnerable both above and below its field of action. It would be a trap to focus all our efforts on technological sophistication; it would also be a mistake to invest only in these new technologies. These new conflicts, despite the excellent quality of our intelligence, are more diffuse, quietly eroding an already fragile international order. The world’s violence has not lost its ability to surprise. Equally, the operations of tomorrow will not be large-scale repetitions of prepared exercises.
We therefore need to focus on agility and a swift response, rather than on the intellectual purity of an abstract model, as we will not be able to choose the conflicts that we must face. And what characterizes the new conflicts of this century is the blurring of lines between open and explicit fighting and repeated, systemic and pernicious malice. War is no longer declared; it is background noise, insidious and hybrid. The targeting of civilian infrastructure critical to the nation is our common plight – I am thinking of things like cyber attacks. And because our armed forces are made up of men and women who live in a society that is itself changing, we must draw all the necessary conclusions and be sure to remain constantly mobilized and vigilant and ensure our society’s resilience.
Lastly, we must never forget that our Nation is an archipelago. And while you safeguard the security of our mainland, we must never lose sight of our overseas communities, where we must maintain our presence. Global events are placing many of these territories, particularly in the Pacific and the Indian Ocean, on the front lines of possible future confrontations .
It makes sense for us to deduce the risks posed by this panorama of perils and to determine avenues for action. We need to predict and anticipate, to prepare for the world ahead, even if habits and known equipment and approaches can sometimes be overturned. We need to enter the drone age, invest in quantum computing, and cease believing in human intelligence alone, even if it is and will remain essential. But we must add to it, multiply it using artificial intelligence. Lastly, we need to reassure the Nation and its people, to ensure we have the necessary moral fortitude.
The 2019-2025 Military Programming Act had a clear aim: repairing our armed forces, giving them breathing room and resources, ending shortages and regaining leverage to take action. Thanks to your collective work and the vigilance of your leaders, this effort is moving forward, thanks too to the fact that all these commitments have been fulfilled down to the last euro. But the work must continue. In the course of my many visits to the troops, I have realized how much difference this fundamental work has made and achieved, both tangibly and in terms of morale.
The new Military Programming Bill aims to continue and amplify this effort to restore our armed forces. And ultimately, after repairing the armed forces, we are going to transform them. We need to buy the time that separates us from tomorrow’s conflict. Yes, the Nation has to transform its armed forces, while naturally maintaining its strategic constants, building on the excellence and devotion of its service members. But we must also, as a Nation, transform ourselves, be ready for wars that are more brutal, more numerous and more ambiguous, as I just mentioned.
This is the ambitious aim of the Military Programming Bill. Significant resources are needed to achieve this aim. While the 2019-2024 Military Programming Act established a budget of €295 billion, I can tell you today that I will ask Parliament to earmark €400 billion in budget funding over the 2024-2030 period. This would cover a total of €413 billion in military needs and thereby renew this valuable military apparatus, which helps ensure our freedom, our security, our prosperity and our standing in the world.
In total, these two Military Programming Acts will double our armed forces’ budgets. I strongly believe that these considerable funds are needed to scale up our defence effort which has been especially robust compared with the last five decades. These unprecedented resources imply huge efforts. Yet it is the price we must pay for the security of our children, to maintain our standing in the world, to defend our values, to continue our long story of glory and freedom for which we need to write the future chapters. We must take this essential step to build our armed forces of the future, although it is only a first step.
Because this €413 billion alone is not enough to reshape our armed forces for the century that has just begun. But it is the start of an unprecedented investment and a deep change that will be irreversible. We should not simply do the same with more, but do better and differently. Because the world will not wait for us, because rivalries whet appetites and stimulate strategies, because we must maintain our position in the world.
We are facing many future challenges, the first being to continue defending our interests, which have not varied: namely, the defence of our national territory, and particularly our overseas territories and our citizens. Others challenges include ensuring the security of our immediate neighbourhood, from the Mediterranean to the Balkans, from the Middle East to Africa, and of course fighting climate change, consistently and continuously.
Still another challenge is adapting to today’s demands for a robust and credible nuclear deterrent, and defending our interests wherever new forms of conflict and lawlessness are seen, as new ways are emerge, sometimes insidiously, to challenge a free, safe and sustainable future for all.
This means finding new ways to develop our partnerships and our alliances, while remaining a leader in Europe and a reliable NATO ally. This means capitalizing on the exceptional relationship we have built with such countries as Greece, Egypt, the United Arab Emirates and India.
This means continuing to deepen structural partnerships, including those with Germany – and on Sunday I will have an opportunity to discuss this further with Federal Chancellor Scholz at our traditional French-German Defence and Security Council. And with the United Kingdom, since we will be holding our bilateral summit in a few weeks Prime Minister Sunak. And with Italy and Spain, with which have also just signed a Treaty of Cooperation and Friendship renewing the framework for our defence relations, which dated back to the 1980s.
Lastly, this means enabling France to build and lead a high-level coalition with its partners to defend the interests of Europe or of its allies, if the circumstances so require. This is a responsibility that it alone in continental Europe would be able to assume and we must have the means to do so. That is why, at my request, the Armed Forces Chief of Staff proposed a change in our army model which focuses on coherence over size, and responsiveness without compromising endurance.
First of all, this means consolidating the core of our sovereignty, while the model of the previous Military Programming Act focused on expeditionary capacity and counter-terrorism. It is important to strengthen our deterrence by providing all the necessary means to ensure that it remains robust and reliable, and to modernize it in the particular and changing conditions of the world today. Deterrence is what makes France different from other European countries. We all recognize its vital importance once again, in looking at the war in Ukraine. It warrants the considerable efforts that we are dedicating to it, in terms of technology and whatever is required. It raises the quality of all our armed forces. At a time when deterrence has perhaps never seemed so necessary, we must strongly defend it. This also means explaining it better to those who are questioning it.
Our essential sovereignty also requires stronger permanent postures. This means greater intelligence capabilities that help us anticipate crises and threats. I have constantly stressed the need for France to have its own intelligence so that we are autonomous when it comes to our decisions and actions. As a result, we developed Operation Hamilton in 2018, among other operations in recent years. This Military Programming Bill will massively increase intelligence funds by nearly 60%, with the doubling of the budget of the Military Intelligence Directorate (DRM) and Defence Intelligence and Security Directorate (DRSD), greater surveillance capability incorporating drones, and the means to take action in our sovereign spaces, the means of interventing, particularly in our overseas departments and regions and our overseas communities, where the ability to provide an initial local response must be stepped up by the deployment of significant reinforcements.
This means mutual support among armed forces, domestic security forces and civil security forces so as to respond more and more effectively to health and climate-related crises, for example. Sovereignty also means the ability to resist; it means resilience and above all, cyber resilience. I want us to double our capability to address major cyber attacks. In the face of all possible threats to our society and the potential destabilization they could cause, the broader resilience of our society, its morale, as I already mentioned, and the ability of our nation to act in the face of an unexpected event, as it did during the pandemic, are essential. In this respect, I hope in time to double the reserves that will reinforce our active armed forces and scale up new reserve units, including territorial units and coast squadrons. In this respect, Universal National Service will ensure we have young people who will be prepared for any threat – I will have a chance to address this again in the weeks ahead.
Secondly, transformation entails going from a model designed to conduct operations in situations where our freedom to act was strong, to an ability to evolve in challenging environments, against battle-hardened adversaries, who are technologically skilled across a wide range of conflicts. This is what I call the move toward high intensity. We must be able to act more quickly and more responsively: by reinforcing national response capabilities and thereby providing the necessary means for an intervention on short notice, even if it is far from metropolitan France. And to do this, while increasing these capabilities and this responsiveness, we must also increase our ability to endure over time and to resist efforts and effects of attrition. It is therefore necessary to scale up operational preparation, improve the availability of equipment, adapt our alert levels to the intensity of the threat, and organize and build up our stocks of ammunition, our logistics, and our support. We will achieve this more effectively if we are capable of managing crises differently, by controlling the footprint and duration of our operations far from France. In this regard as well, we need to reinforce our special forces and provide them with the equipment they deserve, in other words the best, most adapted equipment that clearly makes the most of all the most advanced technology. But in the face of the strongest adversaries, we should also act with greater strength to achieve decisive military effects swiftly. That means toughening up our assets. We will therefore move to the sole use of the world-renowned Rafale aircraft. We will continue to resolutely update our land forces through accelerated digitization of the battlefield and a special investment in the new forms of cyber warfare. We will increase the power and the protection of our frigates and, of course, will develop new-generation aircraft carriers. We will also innovate by developing remotely guided munitions, broadening the use of drones and doubling our investments in them. Investing in quantum technology and artificial intelligence will also help to ensure our cyber security and improve our intelligence resources. We must toughen up our assets; these are just a few examples. The Minister for the Armed Forces will have an opportunity in the coming days and weeks to explain all of this in detail.
We will also need to toughen up operational support. The environmental elements of our forces. And we will also need to improve the balance between equipment, maintenance, ammunition, operational activities and logistical coherence, consolidate support services that have in the past been cut back too often, and strengthen our health services. This will require broad consolidation that is fully integrated into the appropriate format and contract.
We will also work to combine military effects through the digitization of the battlefield, particularly collaborative combat capabilities, such as the Scorpion land-based system and in the future, the Future Combat Air System (FCAS), among others, which we are launching along with German and Spain. We will increase our capabilities in areas with high operational added value and ground-to-air defence because even with deterrence, our national territory is not immune to isolated strikes due to disruptive actors, particularly non-state ones. That is why we will increase our capabilities in all areas of air defence by at least 50%; that of course includes anti-drone combat. Long-range strikes, the elimination of adverse air defences and of course anti-submarine warfare will be among these priorities. The third linchpin of this transformation involves shared spaces. But it is not necessarily through impacts and strikes that we will be tested or challenged in the future. Our adversaries may want to deploy a whole range of ambiguous actions, both direct and indirect, such as interference, actions for which responsibility is not claimed, perhaps also with faits accomplis, intimidation, malicious tactics to impede, curb, trap and perhaps blind us, without always entering into confrontation. We must be able to respond to these multiple actions on the far edges of our territories and on the fringes of the law. And we will therefore need to anticipate them by detecting weak signals, adopting an open, proactive approach that ranges from using our influence to taking direct action via military efforts, but also IT, digital technology, cultural, economic and industrial efforts. They must be efforts in which weapons play an important but not exclusive role.
To do so, we will step up our ability to monitor and react, but also to take the initiative, to send clear strategic messages in exoatmospheric space, the digital space and maritime spaces. We are continuing to increase our space capabilities by relying much more on New Space services, surveillance, communications and protection, and from now on they will be an even greater part of our key missions to make France a space power. We will further develop our means of action in the digital space, by providing resources to attract both civilian and military talent and by remaining at the forefront of innovation in this area, which is one of the most important areas for the future.
Finally, in the maritime space, we need naval capabilities which are commensurate with our country’s maritime assets. France has the world’s second-largest exclusive economic zone as a result of its overseas territories. This huge asset is also a huge responsibility, among other things, with regard to environmental and climate issues and the protection of certain infrastructures and our territories. I would also like us to obtain a good understanding of the deep seabed to a depth of 6,000 metres for military reasons and to protect our critical undersea infrastructure. Furthermore, I would like our armed forces to have a larger and better presence in our overseas territories and to represent a strategic constellation that is both a bridge and a lookout for our interests around the world. I will soon present the concrete and operational deployment of this overseas strategy. Finally, in connection with all of this, we must revamp our joint operations command, particularly in order to better combat hybrid strategies.
The final linchpin I would like to mention concerns international partnerships. Firstly, these partnerships can only be considered within our European framework. Our security depends on that of our neighbours, our partners with whom we share values and interests.
We are bound together not only by treaties, but also by a specific concept of the world, both to defend the territory of Europe and to spread the values of the EU27 beyond it. We must step up interoperability and, of course, our common strategic culture.
In recent years, we have made huge progress in this area: from forming a European Defence Fund with structured cooperation, to the European Intervention Initiative, to unprecedented operations such as Takuba, and hugely revolutionary bilateral partnerships such as the CaMo with Belgium. It is in this vein that we must continue. France will be able to meet all its responsibilities in Europe and beyond. If in the future a major partner were to look elsewhere, we must be capable of working with Europeans inside or outside NATO and, if necessary, to carry out the command capabilities enabling us to carry out a major operation together. For us, this would mean being able to deploy a joint capability of up to 20,000 troops. This gives you an idea of the extent of our challenges and our ambitions.
And will we also have to renew our other partnerships. In fact, I will soon discuss our links with Africa. But we will foster and intensify the exceptional partnerships which we have already led and which I referred to earlier. And with them, I hope, others will come, such as Indonesia, and we will have to explore how to develop new capacity-building cooperation, new interdependencies, and new forms of training and shared action. This is an extraordinary asset which I would like to develop. It takes on its full meaning for countries like ours which in the future do not want to be held hostage by major rivalries between third parties.
As you have seen, it is thus an entire programme of change which is being put forward. This Military Programming Bill will enable France to become an even more solid country as regards defending its sovereignty, better able to act in shared spaces, with the support of historical but also renewed partnerships, and where necessary, with the ability to train its allies in major operations and exert its influence. In short, it will become a country which is more sovereign, enterprising, agile and capable of taking the initiative.
This strategic update must allow us to bring ideas and budgets in line with dangers and threats. Only upon its completion will France be able to fully, confidently and freely exercise its vocation and heritage. This high ambition thus comes with a major requirement: ensuring that the necessary resources are in place. There is no luxury, pleasure or comfort in this project. Just the bare necessities. At a time when every euro of French taxpayers’ money counts, we had to find the best compromise between a defence which matches our ambitions and the essential principle of moderation. I believe we have struck the right balance.
I know and appreciate that this was a lot of work for the armed forces. Choices had to be made, targets adapted, updates staggered. And above all, the expectations are high. Expectations of the armed forces and the Directorate-General for Armament (DGA), which must work to shorten procurement cycles, speed up the request process, hugely reduce normative restrictions and develop an innovative approach to use – for genuine users – and I know how important that is to all of you, as once again our Ukrainian friends have so beautifully shown by their example. We can act much more quickly, much better and sometimes at a lower cost, if collectively we can bring together those who use and innovate.
These expectations also apply to the defence manufacturers who play a vital role, and I would like to thank them this morning, as they are vital to our sovereignty. And I must clearly stress, high standards of effectiveness and readiness must apply to these efforts by the State and the by entire Nation. Together, we must learn to embrace constant change. To work differently, to drastically cut production cycles, not to be overly complex as in other technological sectors, to more quickly adapt our equipment and production cycles to our partners’ needs and to the demands of a conflict. And to do all of this over the long term.
I also want to reduce the costs of procurement and maintaining operational readiness through a joint state-manufacturing effort. Last July, I spoke about a war economy. That is our shared future. But a war economy supported by such an investment from the Nation is not some kind of perpetual emergency prompting us to spend unwisely. It requires building the conditions for a more sustainable sovereignty where we spend more efficiently. Because the more clearly we express our needs, and the more staunchly we commit to adaptability, the better we can manage costs. We are providing a clear path forward for more than a decade, even.
This requires candour and high standards. The second requirement, after what I just said about resources, is to continue investing heavily in our people: our soldiers, sailors and aviators, civilian and military defence staff, to develop and maintain our skills, with loyalty as our highest priority. It is not a question of remuneration or pensions, although I am also monitoring those issues.
Loyalty is also achieved by the meaning given to one’s activities each day, the availability of materials, the variety of missions, the cohesion within units. And I also welcome the commitment of the army chiefs of staff who are closely monitoring these conditions, which are essential to the morale of our units. Loyalty is also based on our efforts to reduce the strains on your loved ones, and I am counting a lot on the second phase of the Plan Famille, as well as the Plan Blessé which is also essential, as I emphasized on 13 July before many of you here today, and I would like to thank the Minister and Minister of State for their work in this area.
The final requirement, of course, is implementation. Our greatest risk, in such an uncertain world, was for our resources to fall short of our ambition. That risk, as you can see, has been eliminated. But now, in concrete terms, we must lay the foundations to ensure our resources do indeed match our ambitions, in the area of ammunition, spare parts, and also more tangible areas, both in training and operations, for all of us. Implementation will be the core concern over the next few months and will be our utmost priority.
Ladies and gentlemen, in conclusion, I would like to thank all of you who contributed to this colossal project. I would like to thank the Minister for the Armed Forces, the Chief of Staff, the Delegate-General of Armament, all of the Ministry directors and staff. I know that hundreds of hours have been spent scrutinizing the model, challenging the figures, checking each line. On multiple occasions, I too have posed questions to the Minister and Chief of Staff, and I would like to thank all of you for your tremendous and swiftly-completed work.
I would also like to thank the members of parliament who were involved formulating the National Strategic Review, who have been working with the Minister for the Armed Forces over the past few months and who tomorrow, in their respective committees, will do the invaluable job of analysing, debating and improving this text. They will be able to focus on it even more keenly thanks to the committee chairpersons, who will facilitate the next development phase of our Military Programming Bill. The bill that will be submitted to Parliament is solid. Now is the time for courage. It is a coherent, robust project which takes into account the past and establishes our position for the future. A project of national sovereignty.
And this sovereignty would be neither ambitious nor coherent without its European dimension, which must be strongly developed in terms of military capabilities and, naturally, armed cooperation, but more generally, in terms of implementing the priorities of our strategic compass. Our sovereignty also relates to energy, technology and manufacturing, as well as the economy, finance and the budget. That is why in addition to the Programming Bill, it will require a series of acts and concrete initiatives to mobilize the entire Nation. Civil mobilization and military action are inseparable. We have learned this too from what we have seen over the past year in Ukraine, on European soil, in .
Lastly, it has a military dimension, so naturally this Programming Bill must enable us to build, to consolidate and to provide guarantees. I am counting on the wisdom of our Parliament to legislate and adopt a text by the summer so that the goals set forth in this future act can be met as soon as possible, as we know that we must move forward.
But I am also counting on you, soldiers, sailors, aviators, engineers, technicians, civilian and military service personnel from our directorates and our general staff. This Military Programming Bill is of course a programming exercise but it’s all about the implementation it, as I have said. You will benefit from it. This involves responsibility and I am counting on you and your leaders to make the changes it contains. I also know that I can count on you to fly our flag high and do justice to the French armed forces.
So for 2023 and for the years ahead, I wish you the levels of performance, excellence and courage that are needed so that together we can achieve our ambitions.
What underlies this ambition is the fortitude I spoke of on 13 July, the fortitude within yourselves, which I have seen each time I have met your comrades-in-arms as they depart for or return from operations. It remains with you each day, because it is the deepest purpose of our armed forces, and the most important. It is not a number, it will never be a piece of equipment, or a capability: it is a deep, existential choice, which you made by committing to serve France in our armed forces. This choice, and the way you honour it, the way you and your families inhabit it, is by far our greatest strength. And I want to tell you here today, it is my greatest source of pride.
I am infinitely grateful to you for it and I urge you to never ever give up on it. Tomorrow’s army will be different to today’s. But what will remain unchanged is our respect for you all, the recognition of the entire Nation, the trust of the Nation. And I wanted to emphasize that to you today. I am proud of you and grateful for what you do.
Long live the Republic! Long live France!
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